Capaciti à la pointe du "Green IT"

Comment est née cette démarche de Green IT

Depuis deux ans, Capaciti s'est engagée dans une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) qui correspond aux valeurs que nous véhiculons auprès de nos clients, partenaires et salariés. Nous voulions également que ce soit une démarche transversale, un projet fédérateur au sein de l'entreprise. Nous avons donc créé un groupe de travail où les différents métiers de l'entreprise sont représentés.

Dès le début vous avez été accompagnés pour la mise en place de ce programme...

Oui car pour être efficaces, les actions qui sont menées doivent s'inscrire dans un projet cohérent. Notre démarche se base ainsi sur le guide FD21000 de l'Afnor qui recense les bonnes pratiques dans le domaine de la RSE. Nous sommes aussi membres d'un consortium : le "Green Grid". Cette organisation américaine qui regroupe des constructeurs et des éditeurs, vise à promouvoir les technologies vertes en collaboration étroite avec l'EPA (agence américaine de protection de l'environnement) et la Commission européenne.

Cette démarche a donc été mise en place d'abord en interne et ensuite vous avez prolongé ces actions en direction de vos clients ?

Effectivement, d'une démarche interne nous sommes passés à une démarche business. Nous travaillons sur un secteur où les technologies ne sont pas 100% propres, on peut agir à ce niveau-là. Nous avons développé un outil qui permet de faire une évaluation des bonnes pratiques. Après cet audit, l'objectif c'est de mettre en place rapidement des actions. C'est une méthode participative proposée à la direction informatique de nos clients qui invite de son côté les autres services susceptibles d'être concernés, comme par exemple les moyens généraux ou Agenda21 dans les collectivités...

Ensuite, à partir du guide des bonnes pratiques émis par la Commission européenne, on se penche sur différents domaines. Pour avoir de vrais résultats il faut avoir une approche globale : en plus de l'informatique verte, nous faisons le lien avec une démarche développement durable dans l'établissement. Et dans le déroulement de notre démarche, nous essayons de mettre en perspective les différents domaines de la RSE : économique, sociétal et environnemental. Car le durable est à l'intersection de ces trois dimensions.

Pouvez-vous nous donner des exemples d'actions "Green IT" concrètes ?

Il y a des opportunités technologiques : la virtualisation permet de réduire considérablement le nombre des serveurs, donc de consommer beaucoup moins d'énergie. Concernant le système de climatisation, de réelles possibilités d'optimisation existent. Des économies peuvent être réalisées en organisant la salle en zones thermiques et en exploitant les conditions climatiques environnantes : en hiver aller prendre l'air frais à l'extérieur.

Quelles autres actions sont caractéristiques du Green IT ?

Au niveau du poste utilisateur, on économise avec la virtualisation du poste de travail, l'utilisation d'équipements de type TUL (terminaux ultra-légers) qui ne consomment que quelques watts quand un PC classique en consomme entre 70 et 100 watts. Même chose au niveau des impressions où on peut faire beaucoup d'économies par un meilleur pilotage des systèmes d'impressions en utilisant notamment des imprimantes "départementales" au lieu des imprimantes personnelles. Ces actions induisent des économies immédiates, de papier, d'énergie, de consommables. L'impact sur l'environnement se réduit également, surtout si on utilise des terminaux plus écologiques avec un nombre de composants réduits et sans disque dur. Cela signifie moins de matières toxiques à l'avenir.

Et n'oublions pas que la plupart du temps il s'agit aussi d'appliquer des règles de bon sens, imprimer les documents en mode brouillon et recto-verso, mettre hors tension les machines lorsqu'elles ne sont pas utilisées, tolérer une température supérieure de quelques degrés en salle...

Cela signifie que les métiers des systèmes d'information vont évoluer dans ce sens ?

Effectivement et c'est pourquoi nous proposons à nos clients de les aider dans l'organisation : avec des opérations de sensibilisation auprès des équipes de la DSI et des utilisateurs. C'est indispensable pour s'inscrire dans une démarche d'amélioration continue.

La majorité de vos clients sont des collectivités locales, ce sont des structures sensibilisées à la protection de l'environnement depuis longtemps ?

Oui, il y a une prise de conscience suite à des études faites par le Gartner Group qui souligne que les Technologies de l'information et de la communication sont responsables à hauteur de 2% du réchauffement climatique. Le domaine public représente en effet une grosse part de notre chiffre d'affaires et les collectivités sont très sensibles à ce discours.

Le Green IT c'est la prochaine révolution de l'informatique ?

Nous y croyons fortement. Les règlementations et préconisations à venir, en particulier dans le Plan France numérique 2012, comprennent des actions concrètes dans ce sens. L'Ademe aura notamment comme mission de réduire la consommation électrique des centres de calculs. Autant anticiper ce volet règlementaire. Et pour les entreprises, le fait de réaliser des économies encouragera ces actions. Les Américains l'ont bien compris quand ils parlent du "Green Business" : le vert c'est aussi la couleur du dollar...