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Etat des lieux de l'emploi des cadres en Rhône-Alpes

Par Flavien Chantrel | Publié le 22/06/2009 - Mis à jour le 05/02/2015

Quel a été l'impact de la crise dans la région Rhône-Alpes, quels sont les métiers porteurs, les niveaux de salaires et les secteurs qui continuent de recruter ? Pour répondre à toutes ces questions nous avons interrogé Jérôme Lieutier, responsable régional d'Expectra, spécialiste du recrutement des cadres.

On entend parler de creux de la vague en ce moment, est-ce que vous constatez en Rhône-Alpes un début de reprise ?

Depuis un mois il y a des frémissements intéressants. Suite à l'enquête du Financial Times début mai qui avait annoncé une reprise en France et en Europe, nous constatons un peu plus d'activité. Sans pour autant parler de reprise, je pense que la phase de décroissance est terminée, en espérant remonter véritablement à l'automne.

Ce frémissement vous le ressentez plus dans certains secteurs ?

On le sent un peu sur tous nos métiers, en particulier sur les métiers de l'ingénierie et de la comptabilité/finance. Cette tendance est sensible sur l'ensemble de la région, sur nos agences de Lyon, Grenoble et Dijon. Mais il faut rester prudent, on ne peut pas encore parler de reprise, juste d'une fin de décroissance. Ce qui est déjà pas mal et nous conforte dans notre stratégie sur le potentiel de croissance de la région Rhône-Alpes.

La région Rhône-Alpes reste très attractive en termes d'emplois et d'activité ?

Oui, la région est attirante, assez équilibrée, avec peu de bassins d'emplois enclavés mis à part la vallée du plastique. Les personnes en recherche d'emploi peuvent facilement passer d'un bassin d'emploi à un autre, c'est assez ouvert si on est un peu mobile. La diversité du tissu économique et la qualité des infrastructures font que la région s'en sort bien.

Quel a été l'impact de la crise dans la région ?

Le comportement économique a été assez proche de celui de la région parisienne, avec un impact très rapide, compte-tenu de la présence de l'industrie automobile, de grands groupes et de sièges d'entreprises. Le ralentissement des recrutements s'est donc ressenti très rapidement, dès la fin de l'année dernière.

C'est une des caractéristiques de cette crise, la rapidité et l'accélération des effets économiques...

Oui, c'est allé beaucoup plus vite qu'il y a quelques années. Les entreprises ont gelé presque très rapidement leurs recrutements et leurs investissements afin de sauvegarder dans certains cas une partie de leurs finances et de préserver leurs moyens pour redémarrer. J'espère que cette anticipation de la crise permettra de remettre vite au travail les gens qui ont vu leurs contrats s'arrêter.

Malgré la crise les recrutements se poursuivent sur certains métiers, notamment dans le domaine commercial...

Oui, c'est un marché qui est resté porteur, les entreprises ont continué à attirer de bons commerciaux pour aller chercher de nouveaux marchés et fidéliser leurs portefeuilles de clients... C'est pour cela que nous avons ouvert récemment sur Lyon une agence spécifiquement dédiée à ces métiers.

Quels sont les autres métiers qui continuent de bien fonctionner ?

L'informatique a bien résisté, et en particulier tout ce qui concerne le webdesign, l'infographie, la sécurité des réseaux et toute l'activité maintenance. Sur la maintenance, c'est une conséquence de la crise, les entreprises achètent moins de nouveaux matériels et il y a plus de maintenance sur le parc informatique. Sur la partie développement, la situation est plus compliquée avec les inter-contrats.

De son côté, la famille de métiers ingénierie, méthodes/process continue également de bien marcher. Car c'est important pour les entreprises de gagner en efficacité en productivité.

Le bâtiment reste enfin un secteur relativement soutenu, en particulier sur les grandes infrastructures. Même si on risque de voir un décalage dans le temps de l'impact de la crise dans ce secteur.

Les profils comptabilité/finance restent très recherchés aussi ?

Oui, même si les fonctions les plus recherchées ont un peu changé : les métiers du contrôle de gestion, d'analyse financière marchent toujours bien. Même chose pour le recouvrement qui prend plus d'importance depuis quelques mois. Et sur d'autres fonctions supports comme les ressources humaines, l'activité se maintient elle aussi.

Quelle est l'évolution des salaires dans la région ?

Dans les secteurs pénuriques comme l'informatique, les salaires sont quasiment au niveau de la région parisienne et nettement au-dessus des autres régions. C'est le cas par exemple pour les postes d'analyste-programmeur. Mais, d'une manière générale, il n'y a pas eu d'explosion au niveau des salaires en 2008. Les salaires dans la région Rhône-Alpes restent tout de même à un bon niveau par rapport à la moyenne nationale.

Pour terminer, un conseil pour les personnes qui cherchent un emploi dans la région ?

Aujourd'hui, le CDI ne doit pas être l'unique alternative pour les candidats.

Pour les jeunes diplômés, se construire une première partie de carrière, basée sur des missions d'Intérim successives permet de renforcer leur crédibilité et de rester ouvert sur une opportunité qui arrivera immanquablement.

Premier conseil donc : saisir des opportunités, même ponctuelles (CDD et Intérim), sans avoir peur de la durée de la mission et surtout, prioriser le contenu de poste.

Deuxième conseil : il est important de trouver une entreprise qui a un projet en phase avec son projet personnel. L'entreprise comme le salarié ont besoin d'une vision conjointe, afin de se projeter plus loin et d'être plus efficaces dans la durée.

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