Comment votre salaire va-t-il évoluer dans les prochaines années ?

En règle générale, les revenus salariaux suivent l’évolution de carrière du salarié. Ils augmentent en début et milieu de carrière, puis diminue légèrement en fin de vie professionnelle. Tel est le constat de l'Insee dans sa dernière enquête sur les évolutions annuelles des revenus.

Concrètement :

• De 20 à 27 ans : hausse rapide du salaire
• A 27 ans : le salaire est 2,8 fois plus élevé qu’à 20 ans
• A 54 ans : le le salaire est 4,5 fois supérieur qu’à 20 ans
• De 54 à 60 ans : légère diminution

La forte hausse du revenu salarial en début de carrière s'explique par un volume de travail qui progresse vite dans cette période de vie. Au tout début, le jeune salarié passe par des périodes de chômage ou d'inactivité, qui diminuent ses jours travaillés et donc son revenu salarial. Puis très vite, le nombre de jours travaillés et leur quotité de travail augmentent, permettant aux jeunes salariés d’accumuler de l’expérience, et de rapidement faire valoir leurs compétences.

C’est en milieu de carrière, que l'expérience est la plus valorisée et l'ancienneté prise en compte. En revanche, à ce stade de la vie professionnelle, la variation du nombre d'heures travaillées ne joue plus tellement.

La baisse observée en fin de carrière ne signifie pas que les seniors sont moins bien payés. Mais à l'approche de la retraite, certains ont tendance à moins travailler et cette sortie progressive du marché du travail impacte logiquement leurs revenus.

Qui gagne 4 fois plus à 45 ans qu’à 25 ans ?

En moyenne, l'Insee constate qu'un salarié gagne entre 3,5 et 4 fois plus à 45 qu'à 25 ans. Mais derrière cette moyenne se cachent d’importantes disparités. Ainsi, pour les 88% des salariés dont la rémunération est la moins élevée, l’évolution sera moins rapide que pour les 9% de salariés les mieux payés tout au long de leur carrière, dont la progression est beaucoup plus forte. Ces derniers perçoivent une rémunération 12 fois plus forte à 45 ans qu’à 25 ans. Les riches sont donc de plus en plus riches si l’on en croit les résultats du baromètre.

Plus votre salaire est faible, plus il augmente rapidement

Néanmoins, l’Insee démontre également un « effet de rattrapage » selon la rémunération que perçoit le salarié au départ. En d’autres termes, à un âge donné, plus votre rémunération est faible, plus l'augmentation sur un an va être forte par rapport à la moyenne. Ainsi, les 12% de Français les moins rémunérés bénéficieront de hausse de salaires nettement supérieures à la moyenne de l'ensemble des salariés. Ensuite, ces hausses de salaires auront tendance à réduire. Pour exemple, entre 25 et 54 ans, alors que le salaire progresse en moyenne de 4,5% par an, il progressera de 5,5% pour les revenus les plus faibles. Au contraire, la hausse ne sera que de 2,3% pour ceux dont le salaire est pile au milieu de la distribution.

Double peine pour les femmes

La rémunération des femmes augmente moins et moins vite. Les raisons ? L'Insee met en avant le "plafond de verre". Même en travaillant à temps plein toute l'année, les femmes qui occupent des positions intermédiaires ou élevées sur l'échelle ont des évolutions de revenu salarial moins favorables et plus incertaines que les hommes, ce qui contribue à leur moindre présence au sommet de l'échelle.

Une évolution plus rapide dans le privé que dans le public

Si la progression moyenne des revenus est plus forte dans le secteur public, les salariés du privé sont en revanche plus présents dans les revenus les plus élevés et dans les revenus les plus faibles. Cette concentration dans le bas de l'échelle des rémunérations est due à une quotité de travail plus faible dans le secteur privé et par des périodes de chômage ou d’inactivité plus fréquentes que dans le secteur public.