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Les Français travaillent moins que les autres européens, vraiment ?

Par Guirec Gombert | Publié le 16/06/2016 - Mis à jour le 04/07/2016

Comme chaque année, l'Institut COE-Rexecode a comparé les durées du travail en Europe. Les salariés à temps complet ont travaillé 1 646 heures en 2015, presque 200 heures de moins que les Allemands. Mais peut-on si facilement comparer la structure du marché du travail d'un pays à l'autre ?

Selon l'Institut COE-Rexecode, proche du patronat, les Français remportent la palme des moins gros bosseurs d'Europe. Avec une durée moyenne de 1 646 heures passées au bureau en 2015, ils ont travaillé 14 heures de moins qu'en 2013 et sont, depuis cette date, premier sur le podium devant les Finlandais. L'écart se creuse donc entre la France et les autres pays européens : les Italiens travaillent 130 heures de plus, les Espagnols, 165 heures, les Allemands, 199 heures et les Anglais, 228 heures.

En y regardant de plus près, tous les secteurs d'activité ne sont pas touchés de la même manière. Dans l'industrie (1 649 heures), la durée effective annuelle moyenne du travail est proche de la moyenne générale ainsi que dans la construction (1 665 heures). Dans les services marchands, elle est plus élevée (1 718 heures). A l'inverse, elle est plus faible dans les services non-marchands, à 1 569 heures.

Davantage de salariés à temps plein en France 

L'étude de Coe-Rexecode oublie, ou pointe suffisamment peu, une donnée importante du marché du travail : le temps partiel. En France, les salariés à temps partiel ont travaillé 981 heures par an, 6% supérieure à la moyenne européenne. En Allemagne, les salariés à temps partiel travaillent par exemple 889 heures et les Anglais, 873 heures.

Les Français champions du monde des vacances ? Oui, et c'est très bien !

Avec 19% de salariés à temps partiel, la France a fait le choix de privilégier les temps plein. Au Royaume-Uni, le temps partiel compte pour 26,8% de l'emploi salarié, pour 26% en Allemagne et jusqu'à 50,4% aux Pays-Bas. Et alors ? Comme le résume le journal La Tribune : "si la durée effective des salariés à temps plein en France est globalement inférieure à la moyenne européenne, en revanche, il y a davantage de salariés à temps plein en France que dans les autres pays et ceux qui sont à temps partiel travaillent davantage que leurs homologues européens". 

Vrai-faux : 10 clichés sur la productivité

Emploi ou productivité : faut-il choisir ?

Pour Coe-Rexecode, le choix français de privilégier le temps plein détonne en Europe. Un choix qui se traduit aussi sur la productivité des Français. L'hebdomadaire libéral The Economist soulignait déjà en 2015 que : «Les Français pourraient être en congés le vendredi, ils produiraient encore davantage que les Britanniques en une semaine». Un constat flatteur ? Si l'on veut... Le premier ministre David Cameron ironisait lui sur  ce «rêve français» se traduisant par des «pertes d’emploi catastrophiques, une baisse du niveau de vie, une dette à faire pleurer». 

Les Français, des salariés fainéants et ultra productifs ?

En effet, si les Français produisent pour l'équivalent de 45,40 euros par heure, contre 39,2 euros pour les Britanniques (32 euros en moyenne en Europe), "les entreprises fonctionnent avec une faible quantité de salariés et le marché du travail exclut les personnes peu qualifiées", relativisait dans un précédent article Jean-François Ouvrard, ancien directeur des études Coe-Rexecode. Pour Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine Alternatives économiques, "Mécaniquement ceux qui travaillent assument une charge de travail importante, ce qui fait d'ailleurs des Français l’une des populations les plus stressées au monde". C'est, outre un taux de chômage élevé, l'autre revers de la forte productivité française. 

Les Français champions de la productivité, et alors ?

Face à ce constat, quelle direction prendre pour réduire le chômage ?  Comme pour tout ce qui est politique, deux visions s'affrontent. Pour Jean-Christophe Ouvrard, "mon intuition est que le modèle anglais fonctionne mieux sur la demande des ménages et la compétitivité que le modèle sélectif français". Guillaume Duval met lui en avant la réduction du temps de travail et une meilleure répartition de l’emploi à condition d'accepter que ce modèle "coopératif (soit) concomitant avec une perte de revenus". La suite se joue en ce moment dans la rue...

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