L'immobilier, de l'euphorie à la raison

En dix ans, le marché de l'immobilier a connu une effervescence sans précédent, les loyers, comme les prix à la vente, ont très fortement augmenté. Pour les ménages, se loger dans les villes est devenu très difficile. La hausse des prix, souvent déraisonnable, amorce cependant un ralentissement qui permet au marché de se stabiliser. D'après les professionnels, le spectre d'un krach de l'immobilier semble s'éloigner, et la tension entre l'offre de logements et la demande s'atténue peu à peu.

Tous les professionnels du secteur, après avoir bien profité de la période d'euphorie, restent donc optimistes. Même s'ils constatent en majorité un allongement de la durée des transactions, le marché de l'immobilier s'en trouve quelque peu apaisé. Il devient plus facile de répondre aux demandes des clients. Mais dans certaines zones, la pénurie de logement est toujours aussi problématique. Pour les jeunes ménages acquérir, une habitation principale est une source d'endettement pour une période très longue. Les prêts sur 25, 30 voire 35 ans sont désormais courants alors qu'il y a dix ans, la moyenne tournait autour de 15 ans. Ce genre d'investissement ne se fait donc pas à la légère et les acheteurs font jouer la concurrence. Ils ont besoin de conseils avisés et prennent plus leur temps. Sur l'aspect financier, ils font également jouer la concurrence entre les banques et le recours à des courtiers est désormais fréquent. Cela entraîne une volatilité de la clientèle bancaire. A l'occasion d'un projet immobilier, nombreux sont ceux qui changent de banques pour profiter de meilleurs conditions de crédits. Pour les banques, l'enjeu est important : il s'agit de conserver une clientèle jeune, tout en composant avec la hausse des taux d'intérêt. Le coût de l'argent a en effet légèrement augmenté et les taux d'emprunts se situent en ce moment autour de 4%, contre 3% il y a deux ou trois ans.

Toute une chaîne de métiers, des agences immobilières, aux notaires, en passant par les conseillers des banques est donc confrontée à de nouvelles exigences. Au niveau de l'emploi, les besoins du secteur sont donc importants. En amont, le secteur du bâtiment et les promoteurs immobiliers doivent faire face à une demande croissante de logements et le travail ne manque pas, bien au contraire. Pour la commercialisation de ces biens, les agences immobilières ont également besoin d'agents compétents avec une excellente connaissance du terrain. Enfin, côté financement, les banques recherchent en nombre des conseillers. Plus que jamais, le secteur de l'immobilier reste donc dynamique. En revenant à la raison, le marché s'oriente vers une meilleure satisfaction des clients, un nouvel équilibre.