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Pas d'effet miracle du papy-boom

Par Flavien Chantrel | Publié le 06/03/2006 - Mis à jour le 05/02/2015

Stéphane Marinier consultant du cabinet Innovence, a mené une étude sur les effets du papy-boom dans les entreprises. Selon lui, les candidats ne doivent pas trop attendre de ce phénomène démographique qui reste limité à certains secteurs.

(b)Certaines entreprises sont plus concernées que d'autres par le papy-boom ? (/b)

Ça pose évidemment des problèmes surtout à des entreprises comme les banques ou dans les services de secteurs concurrentiels qui ont procédé à des recrutements massifs à l'époque de la reconstruction. Mais ça ne concerne que les emplois de cadres. Il ne faut surtout pas imaginer que le papy-boom va régler le problème du chômage. D'abord parce qu'il est strictement concomitant avec une baisse de la natalité, c'est-à-dire qu'il y a moins de jeunes qui arrivent sur le marché du travail. A ce moment là, on va peut-être en profiter. Mais s'il y une amélioration au niveau du chômage, c'est plus lié à la moindre arrivée des jeunes sur le marché du travail qu'au papy-boom.

(b)Il y aura quand même plus d'opportunités d'embauche pour une certaine classe d'âge ? (/b)

Oui, mais surtout sur des postes où il y a eu des embauches en masse à une époque donnée. Mais ce sont des postes qui ne seront pas forcément remplacés. Finalement, les DRH sont un peu entre deux eaux : d'un côté il ne faut pas perdre le coeur de métier et recruter, mais de l'autre, ça permet d'éliminer du circuit les gens qui ne peuvent plus évoluer ou qui ont une culture d'entreprise et des méthodes de travail un peu anciennes. Tout ça, c'est un peu négatif pour les candidats. Il y a tout de même un point positif, c'est qu'on va effectivement manquer de cadres. Ça concerne les cadres avec une première expérience et même jusqu'à 40 ans qui sont aujourd'hui sur le marché du travail. Ce sont des gens de plus en plus demandés. Mais il faut bien voir au cas par cas. De toute façon, il faut forcément une bonne qualification au départ.

(b)Même si les départs en retraite ne sont pas remplacés, le papy-boom va offrir des opportunités d'évolution en interne ? (/b)

Dans certains cas, ça va donner un appel d'air. C'est ce qui était un peu terrible dans certaines entreprises en terme de mobilité interne, c'est que tout le monde était bloqué. Mais cet appel d'air bénéficiera plus aux trentenaires qu'aux personnes qui ont actuellement 45 ans. Et même si la conjoncture est favorable, tout dépend si les candidats sont en haut de la vague ou pas. Il faut plus responsabiliser les candidats en leur disant quels sont les secteurs qui embauchent, ou quelles formations il vaut mieux suivre. Mais il ne faut surtout pas attendre d'effet miracle du papy-boom.

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