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Salaires des cadres : +2,4% d'augmentation moyenne en 2012

Par Flavien Chantrel | Publié le 10/09/2012 - Mis à jour le 05/02/2015

Le 10ème Baromètre Expectra des salaires cadres vient de sortir. Le leader français de l'intérim spécialisé et du recrutement cadres et agents de maîtrise se base sur les salaires réels de 78.000 fiches de paie pour mesurer précisément les évolutions des rémunérations selon les régions, les secteurs et les fonctions. Le point sur les tendances de cette année avec Didier Gaillard, Directeur Général d'Expectra.

Cette année les augmentations de salaires sont un peu en dessous de celles de l'année dernière (+2,4% en 2012 contre +2,9% en 2011), cela signifie que les entreprises restent prudentes ?
Oui même si c'est un peu en décalage avec l'atmosphère morose de la rentrée. Cette augmentation de 2,4% de 2012 est peut-être le reflet d'une année 2011 qui n'avait pas été trop mauvaise et de perspectives qui n'étaient pas aussi difficiles que prévues pour cette année. Effectivement, le maitre-mot reste tout de même la prudence. Les entreprises n'ont pas de visibilité sur le long terme et cherchent avant tout à contrôler les coûts et maximiser la productivité.

Quelles sont les autres grandes tendances de votre baromètre 2012 ?
Ce qu'on observe depuis 10 ans qu'Expectra édite son baromètre des salaires, c'est que le marché des salaires est en train de s'atomiser. Nous avons le sentiment qu'il y a des marchés de niches sur les salaires qui dépendent à la fois des régions, des typologies de qualifications, de la pénurie de profils sur certains postes, de la dépendance d'une activité par rapport à la conjoncture... Toutes ces particularités, auxquelles s'ajoute la volonté des entreprises de retenir leurs " talents ", vont entraîner une adaptation parfois plus individuelle des niveaux de salaires. 

Il y a quand même des paradoxes avec une augmentation assez faible des rémunérations (+0,6%) dans le secteur informatique et Télécom par exemple, alors qu'on parle souvent de pénuries de profils dans ces secteurs....
C'est vrai que c'est un paradoxe, ce sont des métiers en forte tension, essentiellement sur des qualifications de niveau Bac+5 et on ne retrouve pas cet effet de demande sur le marché des salaires. Cela s'explique d'une part par la différence entre les effets d'annonces et les niveaux d'embauches réels. Et d'autre part, parce qu'il faut prendre en compte que les pourvoyeurs de demandes les plus importants (grandes sociétés de services informatiques) sont confrontées aujourd'hui à une tension sur les prix qui leur laisse assez peu de marge de manoeuvre sur les salaires.

Quels sont les secteurs où les augmentations sont plus importantes que la moyenne ?
Cette année nous notons une plus forte augmentation des rémunérations sur le secteur de la comptabilité/finance (+4,1% par rapport à 2011). Cela touche une diversité de métiers assez grande : sur la partie opérationnelle avec les contrôleurs de gestion, sur la partie pilotage avec les responsables comptables, ou encore sur la partie trésorerie avec les comptables clients et les comptables fournisseurs.
Le secteur ingénierie/industrie reste aussi dans la moyenne avec une notion de secteurs d'activité beaucoup plus impactante. Par exemple dans le secteur aéronautique, les salaires augmentent plus que dans l'automobile. Nous sommes vraiment sur cet aspect de marché de niches.

Au niveau des régions, la tendance marquante c'est que les salaires augmentent plus en province qu'en Ile-de-France...
C'est une tendance que nous avions déjà observée l'année dernière et qui semble se confirmer en 2012. L'écart reste variable en fonction des secteurs et des métiers mais globalement, les augmentations sont plus fortes en province. Malgré cela, le niveau moyen des rémunérations demeure clairement plus élevé en Ile-de-France qu'en province. 
L'augmentation est particulièrement marquée en Rhône-Alpes. Tous les secteurs d'activité y sont représentés et beaucoup de groupes ont leur siège dans cette région. C'est plus compliqué sur la région Nord très orientée sur les métiers de la logistique, secteur dans lequel les augmentations  restent plus mesurées. 
Autre région intéressante : le grand Ouest qui a connu depuis quelques années une très forte dynamique et qui semble marquer un peu le pas au début de l'année 2012. Les rémunérations ont beaucoup augmenté et sont parfois supérieures à la moyenne nationale, mais cette année les hausses tendent à ralentir un peu leur rythme. 

Pour terminer quels conseils peut-on donner aux candidats sur la manière de bien négocier son salaire ?
Le premier conseil porte sur la mobilité. Sur une même fonction il existe en effet des différences de salaires d'une région à l'autre qui peuvent être importantes. Il faut donc bien se renseigner. 
Deuxième élément important : la part variable devient une composante importante du salaire. Elle est présente dans quasiment toutes les typologies de métiers, alors qu'il y a quelques années elle était réservée presque exclusivement aux fonctions commerciales. 72% des professionnels de la compta/finance bénéficient ainsi d'une part variable. Il faut l'intégrer dans la rémunération globale et essayer de négocier cette part variable qui pèse plus lourd aussi à mesure que vous avez de l'ancienneté. 
Enfin, troisième conseil : au-delà du salaire il faut prendre en compte la capacité de l'entreprise à vous accompagner pour monter en compétences. C'est en effet ce qui va conditionner l'évolution de votre rémunération. C'est pourquoi il ne faut pas uniquement avoir une vision à court terme. 
 
> Retrouvez le baromètre des salaires Expectra sur Facebook et sur l'application gratuite "Simusalaire" pour iPhone 

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