L’entrepreneuriat, de plus en plus plébiscité par les Français, va être facilité

Les intentionnistes sont donc désormais 19 millions en France : 34% souhaitent réaliser le projet de se mettre à leur compte dans les deux ans. Et l’envie est particulièrement forte chez les jeunes de 18 à 34 ans (55%) et chez les ouvriers (49%). « Le sacro-saint modèle du salariat s’égratigne un peu plus chaque année. Il ne fait plus rêver les Français, et encore moins les jeunes. Jusqu’à aujourd’hui, plus de 8 salariés sur 10 ont toujours été salariés. Et désormais, un actif sur trois imagine son avenir en tant qu’indépendant/auto-entrepreneur, de façon exclusive ou partielle », commente Xavier Kergall, Directeur général du Salon des Entrepreneurs.

Comme une envie de reconversion…

Parmi ces potentiels entrepreneurs, beaucoup souhaitent changer totalement d’activité. Selon le sondage, près de 7 Français sur 10 ont déjà changé de vie ou en ont eu l’envie, et aspirent à une vie plus épanouie, moins stressante. On constate en effet que s’ils devaient être amenés à créer leur entreprise, 45% des Français en profiteraient pour changer de domaine de compétences ou de secteur d’activité. Dans le détail : 40% se verraient bien en gérant d’une maison d’hôte, 27% à la tête d’un commerce de proximité, 23% en expert indépendant ou artiste à son compte, 16% créateur de bijoux/accessoires en ligne, et 8% se rêvent même en blogueur star reconnu dans sa spécialité. "Toutes ces activités ont en commun d’être accessibles et rapidement réalisables, grâce au statut d’auto-entrepreneur, qui depuis son lancement en 2009 a considérablement simplifié les démarches de création d’une micro-entreprise" analyse Xavier Kergall, Directeur général du Salon des Entrepreneurs.

Un rêve pas si lointain

D’ailleurs, les Français semblent avoir changé de regard sur le statut d’indépendant, qu’ils ne perçoivent plus seulement comme un statut précaire. Ils le perçoivent désormais comme source de créativité (83%) et d’épanouissement (90%). Ils sont même près de 7 Français sur 10 à penser, qu’en comparaison avec le salariat, ce statut permet davantage de se consacrer à sa passion et offre plus de libertés.

C’est pour eux la forme d’activité amenée à se développer à l’avenir (66%) contre 32% pour le salariat. Ils voient d’un bon œil l’augmentation du nombre d’indépendants pour l'emploi en France (86%), en particulier des jeunes (84%), mais aussi pour le développement de nouveaux services innovants à l’égard des utilisateurs (85%) et la réponse aux besoins des entreprises (85%).

Plus étonnant, le statut d’autoentrepreneur si décrié par bon nombre de professionnels – artisans pour la plupart – semble avoir bonne presse auprès de la plupart des dirigeants : 59% pensent en effet que l'autoentreprise permet de développer des produits et services qui répondent aux nouveaux besoins des Français et 55% qu’il favorise la diminution du travail illégal en France. Son effet sur le chômage des jeunes est particulièrement souligné et 66% estiment que c’est une forme d'insertion professionnelle pour beaucoup de jeunes qui n'arrivent pas à décrocher un entretien d'embauche.

L’indépendance, bientôt l’évolution naturelle de la carrière ?

La carrière professionnelle linéaire sera-t-elle bientôt délaissée pour un parcours plus diversifié ? Il semblerait que oui puisque pour 33% des Français actifs interrogés, la suite de leur carrière passera par le travail indépendant et l'auto-entrepreneuriat. Autre nouveauté : la multi-activité. Parmi ceux souhaitant se lancer, 38% envisageraient une activité complémentaire à leur activité actuelle… Une manière de moduler son parcours et son emploi à la carte qui va vers plus de flexibilité.

Toutefois, quelques freins à ce rêve d’indépendance persistent : 46% pensent par exemple que la protection offerte par le statut d’indépendant est insuffisante. "Plus de 7 Français sur 10 se disent favorables à l’évolution du statut d’autoentrepreneur/indépendant vers plus de sécurité (portabilité des droits sociaux et convergence des protections sociales - chômage, retraite, au même titre que les salariés) et de souplesse (possibilité de travailler en réseau avec d’autres indépendants, augmenter le plafond de chiffres d’affaires)" indique le sondage.

Pourtant, le marché semble attendre les indépendants à bras ouverts : 77 % des entreprises sont à conquérir pour les travailleurs indépendants, seules 23% d’entre elles ayant déjà travaillé avec des indépendants/autoentrepreneurs, et seulement 8% de façon régulière ! Les indépendants représentent surtout l’opportunité de réaliser certaines missions pour lesquelles l'entreprise ne dispose pas de ressources en interne (76%) et celle de proposer des services complémentaires et de mener à bien des projets de développement et d'innovation (nouveaux services clients, développement de nouvelles plateformes) pour 34%. Difficile de trouver des inconvénients au développement de l’entrepreneuriat en France à l’heure actuelle.

Un régime encore plus simplifié à venir

"Toutes les formes d'entrepreneuriat doivent être encouragées et nous devons libérer dans notre pays la capacité de création", a déclaré M. Hollande lors de ses voeux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi le 18 janvier 2016, qui envisage d’instaurer un nouveau régime – "plus simple" pour les entrepreneurs. Des mesures devraient en effet participer à développer encore plus l’entrepreneuriat en France durant ces prochaines années. Parmi elles : l’extension du régime de l’autoentrepreneur au-delà des seuils actuels, la facilitation du parcours de croissance de l’entrepreneur au moment de passer au régime réel et notamment celle du passage d’entreprise individuelle vers l’EIRL (Entrepreneur Individuel à Responsabilité limitée).

*Sondage OpinionWay pour l’Union des Auto-Entrepreneurs avec le soutien de la fondation Le Roch-Les Mousquetaires à l’occasion du 23ème Salon des Entrepreneurs de Paris.