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Marché de l'emploi

Vrai-faux : Les contrats courts, nouvelle norme du travail ?

Par Guirec Gombert | Publié le 16/06/2015

Si le CDI reste le type de contrat le plus conclu entre salariés et employeurs, pour les Français le marché de l’emploi paraît de plus en plus précaire. Un sentiment justifié ? 

«Le fonctionnement du marché du travail n'est pas satisfaisant, car il ne crée pas assez d'emplois, il génère des inégalités importantes entre d'une part des salariés très protégés en CDI et d'autre part des salariés très précaires en CDD et en intérim». En 2014, Manuel Vall analysait ainsi le marché du travail. Un an plus tard, son gouvernement annonce que les entreprises pourront désormais renouveler deux fois les contrats à durée déterminée. Le but : fluidifier le marché de l’emploi et lutter contre le chômage en permettant aux entreprises «de renouveler un CDD plutôt que d’embaucher en CDI, le temps que leur carnet de commandes se consolide».

Le Code du travail stipule en effet qu’un CDD, «quel que soit son motif, ne peut avoir pour objet ni pour effet de pourvoir durablement à un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise». De fait, aujourd’hui les contrats courts (CDD, intérim) représentent environ 12% du total des emplois. Un pourcentage inchangé depuis les années 2000, mais qui a plus que doublé depuis les années 80, tandis que le taux de CDI représente près de 90% de l’emploi (hors fonction publique), selon la Dares.

Comment expliquer ce sentiment d’un marché du travail dégradé ?

Une autre donnée dresse un portrait pourtant bien différent du marché de l’emploi. Toujours selon les chiffres du ministère du Travail, les entreprises ont recruté dans 90% des cas en CDD ou en intérim en 2012. Et au cours des 12 dernières années, les embauches en intérim ont progressé de 14% tandis qu’elles ont bondi de 76% pour les CDD. «La répartition des embauches entre contrats temporaires et CDI est à l'inverse de celle observée pour les effectifs parmi les salariés en emploi», souligne ainsi le ministère.

Des données contradictoires ? Cette hausse des contrats courts dans les embauches s’explique en fait par «une très forte progression des contrats de très courte durée». La durée des missions d’intérim est ainsi passée en moyenne de 2 semaines en 2001 à 1,7 semaine en 2012 tandis que les CDD concernent à 80% des missions de moins d’un mois (62% en 2000). Certains secteurs recourent plus volontiers à l’intérim, en tête le secteur agricole qui emploie 25% des salariés en intérim, suivi par la construction (16%), les services (13%) et l’industrie (11%). Enfin, les contrats précaires touchent essentiellement les jeunes et les moins qualifiés. Par exemple, un tiers des ouvriers sans qualification sont concernés.

La part des contrats courts reste donc minoritaire parmi le salariat mais il est plus difficile aujourd’hui d’accéder à un emploi en CDI pour les personnes en contrat court. Un autre document de l’Insee daté de 2011 explique ainsi que sur 100 salariés en CDD, un an plus tard 25 étaient sans emploi et 53 en emploi temporaire. A peine 20% des salariés quittent désormais cette forme de précarité, quand dans les années 80 la moitié des CDD accédaient à un contrat à durée déterminée.

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