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Zoom sur l'emploi des cadres dans le Nord

Par Flavien Chantrel | Publié le 20/07/2009 - Mis à jour le 01/04/2015

En région Nord, même si les entreprises privilégient l'embauche en travail temporaire plutôt qu'en CDI, certains secteurs résistent au ralentissement économique et continuent de rechercher des candidats. Le point avec Didier Gaillard, Directeur des Opérations France Nord chez Expectra.

Ressentez-vous une reprise de l'activité ou pas encore pour le moment ?

Il y a des signes de "revitalisation" de la demande, surtout dans le secteur des PME/PMI. Après avoir limité au maximum les embauches en début de crise, celles-ci se trouvent aujourd'hui dans des situations de tension en termes d'effectifs et doivent rouvrir des postes. Nous ne pouvons pas encore parler de reprise mais il y a quelques signes encourageants. Pour les grands groupes, la demande est concentrée sur des contrats de travail temporaire plutôt que sur des embauches permanentes, ceci dû au manque de visibilité.

Quels métiers sont porteurs aujourd'hui dans la région ?

Les métiers porteurs aujourd'hui ne sont pas tellement différents de ceux d'avant la crise. Les profils paie (responsable, gestionnaire de paies - voir nos offres...) restent très pénuriques. De manière générale, toutes les personnes qualifiées et expérimentées dans le domaine de la finance ont plus de chances de trouver. Les secteurs traditionnellement pénuriques en main d'oeuvre qualifiée comme le bâtiment restent demandeurs sur certains profils.

Les commerciaux sont également très recherchés. Les entreprises savent qu'en temps de crise, la fonction commerciale va leur permettre de rester compétitif, de prospecter de nouveaux marchés et d'anticiper la sortie de crise.

La distribution fait-elle toujours partie des secteurs les plus dynamiques ?

La grande distribution est un secteur très contrasté. Il y a deux aspects à considérer : les réseaux et les sièges sociaux. Au sein des sièges sociaux, on assiste à beaucoup de mobilité interne.

Mais de manière générale, les postes d'encadrement restent assez privilégiés. Il n'y a plus de recrutement de masse. Ceux-ci se font désormais sur des profils extrêmement spécifiques et pointus, soit à forte valeur ajoutée technique, soit nécessitant une forte expertise.

Quels sont les secteurs d'avenir dans la région ?

L'industrie pharmaceutique, la santé, l'environnement, l'agroalimentaire... Sans oublier le hard-discount qui, au regard de la situation économique, attire de nouveaux consommateurs. Mais il est nécessaire de nuancer : un secteur d'activité qui se porte mieux n'est pas forcément en croissance, il a surtout une meilleure résistance face à la crise. L'immobilier "social" se maintient également bien grâce à la politique des grands travaux menée par l'Etat.

Que peut-on dire aujourd'hui des salaires de la région Nord ?

Force est de constater que la région Nord-Pas-de-Calais ne fait pas partie des régions les plus rémunératrices, que ce soit par rapport à la moyenne nationale ou l'Ile-de-France. Un ingénieur d'étude et développement percevra par exemple un salaire moyen de l'ordre de 2,7% inférieur à la moyenne nationale. Pour autant, en termes d'évolution des salaires, la région Nord-Pas-de-Calais n'est pas "à la traîne" par rapport aux autres régions. Il y a certes un écart, mais il ne s'accentue pas.

Quelles sont les professions les mieux rémunérées dans la région ?

Il n'y à pas vraiment de règle concernant les salaires. Mais plus les métiers sont pénuriques, plus les postulants ont une grande marge de négociation. Le niveau d'exigence des entreprises est toujours extrêmement haut, voire plus qu'il ne l'était avant les difficultés économiques. Les entreprises savent qu'elles ont un peu plus de choix en termes de candidats ; mais cela est positif pour le candidat car lorsque l'entreprise porte son choix sur lui, ce n'est pas par défaut, c'est le résultat d'une décision réfléchie. Aujourd'hui la durée des processus de recrutement a tendance à s'allonger et la négociation du salaire fait partie intégrante de ce processus. Cela signifie également pour le postulant qu'il ne doit pas avoir peur de négocier son salaire.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés qui cherchent du travail ?

Les jeunes qui arrivent ont tout intérêt à "pousser les portes" des entreprises et à faire preuve d'une grande curiosité intellectuelle. Ils ne doivent pas hésiter à passer par des périodes de CDD et avoir recours au travail temporaire, car cela reste un bon moyen de mettre un pied dans l'entreprise et de transformer sa mission en emploi durable. Autre élément très important : avoir un vrai niveau d'enthousiasme et de volonté. Les entreprises sont de plus en plus attentives à tout ce qui ne relève pas des compétences techniques : la motivation, l'adhésion à la culture, aux valeurs et aux projets de l'entreprise deviennent des éléments incontournables.

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